lundi 12 janvier 2015

Tant qu'on désire...



Tant qu’on désire, on peut se passer d’être heureux ; on s’attend à le devenir ; si le bonheur ne vient point, l’espoir se prolonge, et le charme de l’illusion dure autant que la passion qui le cause. Ainsi cet état se suffit à lui-même, et l’inquiétude qu’il donne est une sorte de jouissance qui supplée à la réalité.
Qui vaut mieux, peut-être.
Malheur à qui n’a plus rien à désirer ! Il perd pour ainsi dire tout ce qu’il possède. On jouit moins de ce qu’on obtient que de ce qu’on espère, et l’on n’est heureux qu’avant d’être heureux.

Rousseau
la Nouvelle Héloïse


Aucun commentaire: