lundi 8 mars 2010

Retour Shambhala

Nul besoin d'être bon.
Nul besoin de marcher sur les genoux sur une centaine de kilomètres à travers le désert, repentant.
Il te suffit, simplement, de laisser le doux animal qui est en toi
aimer ce qu'il aime.
Raconte-moi le désespoir -le tien- Et, moi, je te raconterai le mien.
Entre temps, le monde poursuit son cours.
Entre temps, le soleil et la pluie, en petits cailloux transparents,
balayent les paysages,
au-dessus des prairies et des arbres profonds des montagnes et des rivières.
Entre temps, les oies sauvages, là-haut dans le ciel bleu et pur,
rentrent de nouveau au pays.
Qui que tu sois, et aussi esseulé que tu puisses être,
Le monde s'offre à ton imagination.
Il t'interpelle comme la voix rauque et animée des oies sauvages
clamant encore et encore ta place 
au sein de la famille des choses.

Mary Oliver
Les Oies sauvages

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